Totems 1

Magots à gogo

Couverture Sarah Loulendo, éditions Thierry Magnier 2017

J’ai entendu un jour un anthropologue dire que « les humains sont des mammifères à pouce opposable et à langage articulé ». Autant dire que nous avons des tas de points communs avec les animaux… Pour cette série Totems, j’ai exploré les liens mystérieux qui nous unissent à eux. Une de mes héroïnes, Ashi, les entend parler. Son personnage s’inspire beaucoup de ce que j’ai découvert sur la communication animale par télépathie…

Bien sûr, les Totems font référence à cette croyance de certaines tribus amérindiennes dans lesquelles les jeunes gens rencontrent leur animal-totem, celui qui les guidera dans l’existence, en passant plusieurs jours, seul, à jeun, dans la nature.

Déva la louve, Woodie l’orang-outan, Smif l’otarie, Nanouk l’ours blanc, Gro Dalon le maine-coon géant et même Rocky le magot, eux, ont des modèles plus vrais que nature que vous pouvez découvrir dans la galerie de photos.

Quant à cette première histoire, elle trouve sa source dans cet article de La Provence : Un singe neutralisé au taser par la police de Marseille

La 4e de couverture :
Un beau matin, un singe magot blessé et furieux surgit dans la cour du collège. Panique ! Mais Kiku, Ashi, Lili-Rose et Romaric savent s’occuper des animaux avec qui ils entretiennent des liens étranges. Une fois le singe soigné au zoo de La Source, ils décident de mener l’enquête. D’où vient cet animal ? Qui l’a martyrisé ? Les Totens vont entrer en action !

Lire un extrait
Lorsque Kiku jaillit dans la cour, Ashi et le singe étaient assis côte à côte, immobiles. Kiku hésita. Sa jumelle lui adressa un petit signe : « Viens ». Elle s’avança. Le singe l’aperçut mais ne fit pas mine de se sauver. Kiku s’agenouilla lentement. Des larmes coulaient sur les joues d’Ashi. Kiku lui caressa l’épaule. Le singe observait chacun de ses gestes de ses yeux jaunes enfoncés dans leurs orbites. Kiku remarqua sa maigreur, son pelage rêche et taché, ses ongles cassés. À son cou râpé pendait un gros collier de cuir avec un bout de chaîne.
— On lui a fait tant de mal, souffla Ashi. Il a peur. Sa cheville droite est déboitée. Il meurt de soif et de faim. En plus, Monsieur Monolithe l’a cogné avec la porte des toilettes.
— Ivan Buflone arrive, murmura Kiku. Il va s’occuper de lui. Ne pleure plus, Ashi, s’il te plaît.
Dans le lointain, une sirène de pompiers retentit.
— Tu crois qu’on peut l’emmener doucement vers la sortie ? dit Kiku.
Ashi et le singe se regardèrent intensément. L’animal se mit debout en geignant tandis qu’elles se relevaient. D’un même geste, les jumelles tendirent une main au singe Magot. Il hésita un instant puis les saisit. Sous les yeux écarquillés de dizaines d’élèves et de professeurs sidérés, tous trois se dirigèrent à pas lents vers le portail, le singe jaune clopinant entre les deux jolies filles aux cheveux noirs.

Totems 2

Dans la gueule du loup

Couverture Sarah Loulendo, éditions Thierry Magnier 2017

Ah, j’en ai appris des choses sur les loups ! Et surtout les louves… Comment elles creusent leur tanière, avec une chambre de naissance profondément cachée sous la terre. La femelle alpha, la dominante, sera la seule à avoir des petits et à y mettre bas. J’ai appris aussi comment nourrir un louveteau au biberon, lui faire sa toilette avec sa langue, heu… non, avec un gant de toilette mouillé, à battre un jaune d’œuf dans son biberon. J’en sais assez pour devenir baby-sitter de loup si l’occasion se présente !

La 4e de couverture
Au zoo de la Source, Déva, la louve, est près de mettre bas. Ashi, Kiku, Romaric, Titouan et Lili-Rose attendent impatiemment la naissance des petits. C’est un événement rare en captivité. Mais de la viande empoisonnée est retrouvée dans l’enclos des loups. Quelques jours plus tard, les otaries sont menacées à leur tour. Le danger rôde. Qui peut vouloir la mort des animaux ? Et pourquoi ? Chacun de nos héros mobilisera son pouvoir secret, son animal « totem », pour déjouer la machination, et sauver les animaux.

Lire un extrait
EN QUÊTE D’INDICES

— Commençons par les tigres, déclara Ashi, parce que les kangourous sont souvent un peu confus.
Ils dévalèrent un sentier ombragé de pins puis ralentirent le pas en approchant du domaine des félins. Son odeur âcre frappa leurs narines.
Pour les tigres du Bengale, c’était l’heure sacrée de la sieste. Raja et Ozzy étaient en pleine action. Lui, avait étalé ses trois mètres de rayures noires et de fourrure fauve sur une plate-forme en rondins, fixée tel un hamac géant entre deux arbres. Il laissait pendre dans le vide une patte colossale, aux griffes bien cachées. Elle, un peu plus petite, un peu plus mince, était répandue sur le sable chaud et offrait son ventre crème au soleil. Titouan et Gro Dalon étouffèrent ensemble un bâillement. Kiku donna un léger coup de coude au garçon.
— C’est une enquête sérieuse, le sermonna-t-elle.
L’enclos des tigres était séparé du public par une large bande d’herbe et une barrière de bois. Ashi s’y accouda. D’un mouvement gracieux, elle rassembla ses longs cheveux noirs sur sa nuque et ferma ses yeux délicatement bridés. Les autres attendirent. Quelques secondes plus tard, les longues moustaches blanches de Raja frémirent. Les ronflements d’Ozzy cessèrent et l’une de ses lourdes paupières s’entrouvrit sur une pupille éteinte.
— Qu’est-ce qu’ils disent ? ne put s’empêcher de demander Lili-Rose.
Ashi était la seule à communiquer, d’une manière étrange et intime, avec tous les animaux. Coeur ouvert, pensées ouvertes, elle disait échanger avec eux des images, des souvenir ou des d’émotions. Pour ses amis, elle s’efforçait de les retranscrire en parole, comme une sorte de traducteur/haut-parleur.
— Je suis désolée, mais Ozzy dit : Que la fille-poisson crie moins fort quand nous dormons.
— Quoi ? La fille-poisson ? s’indigna Lili-Rose. Comment elle me parle, cette carpette à rayures ?
— Chut ! Ne la vexe pas, supplia Ashi. Ils sont très susceptibles.
— Moi aussi ! rugit Lili-Rose. Dis-lui qu’une otarie n’est pas un poisson mais un mammifère, au même titre que les tigres. Pas la peine de prendre ses grands air !
— A mon avis, elle s’en fiche royalement, intervint Titouan.
Il avait sorti son appareil et photographiait les tigres alanguis.
— Et je la comprends, ajouta-t-il. C’est dommage de gâcher une belle sieste avec des histoires de mammifères marins…
— Pfff ! Ces félins, quels crâneurs ! s’exclama Lili-Rose, scandalisée.
Gro Dalon feula en sourdine, la mine contrariée.
— Revenons à nos moutons, proposa Romaric, ou plutôt à notre lapin. Est-ce qu’ils veulent bien nous dire où ils l’ont trouvé ?
Ashi se concentra à nouveau. Presqu’aussitôt, les griffes noires de Raja jaillirent de leurs fourreaux de velours et étincelèrent au soleil. Sous la paupière d’Ozzy, la prunelle scintilla.
— Le lapin est tombé du ciel, comme la pluie. Un bruit dans les buissons. Et tout à coup, cette vie chaude, alléchante. Un petit gibier, terrifié, excitant. On a joué longtemps. Le craquement de sa nuque sous la dent, c’était… Oh, c’est horrible !
Ashi ouvrit les yeux, révulsée. Elle seule avait pour totem un amateur de fruits et de feuilles, le grand, le magnifique orang-outan, « l’homme des Bois » de Malaisie, incarné au zoo par la jeune Woodie. Les autres n’avaient pas ses réticences. Qu’ils fussent otarie, ours, loup ou chat, leurs totems leur avaient appris l’ivresse de la chasse et la joie du carnivore savourant sa proie. Ashi observa ses amis avec réprobation. Lili-Rose avait la mine gourmande, Kiku serrait les mâchoires, Romaric avalait sa salive et Titouan passait sa langue sur ses lèvres. À ses pieds, Gro Dalon roucoulait comme seuls savent le faire les Maine Coon.
Kiku reprit ses esprits et demanda :
— Ont-ils repéré quelqu’un à ce moment-là ? Un visiteur spécial ?
La paupière d’Ozzy se ferma avec dédain.
— Non. Les humains derrière la grille sont comme les fourmis, aussi semblables qu’inintéressants.
— Comme ils se la pètent ! siffla Lili-Rose pendant que Titouan affichait un sourire narquois. Gro Dalon cligna des yeux par solidarité.
— Est-ce que le gibier avait un goût ou une odeur particulière ? s’obstina Kiku.
Raja bailla, découvrant des crocs immenses et une langue rose et recourbée.
— Vous êtes fatigants. Nous n’avons pas pu y goûter. Homme-aux-clés est arrivé et a volé la proie.
Ozzy s’étira en soupirant et leur tourna le dos.
— On en tirera plus rien, comprit Romaric. Essayons du côté des kangourous.
— Attendez une seconde, je les remercie, dit Ashi.
— Ah, oui, vraiment merci pour cette passionnante conversation, grinça Lili-Rose en esquissant une révérence ironique. De vrais gratteurs de fesses, ces tigres !

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À voir si vous avez le cœur bien accroché : un tigre se fait arracher une dent, qui m’a beaucoup inspirée !

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La 4e de couverture
A la Dolce Vie d’Chat, la pension pour chats tenue par la famille de Titouan, le printemps est agité. L’arrivée d’un nouveau pensionnaire, très particulier, met notre joyeuse troupe sur les dents. Pire encore, la nuit suivante, des chats disparaissent… Voici un nouveau défi pour nos héros, qui devront utiliser les pouvoirs des totems pour mener l’enquête.

Totems 3

Chat va barder !

Couverture Sarah Loulendo, éditions Thierry Magnier 2017

C’était un défi pour une amie des chiens d’écrire sur ces petits félins si mystérieux et la place qu’ils occupent dans leurs familles humaines. Comme Titouan (est-ce un hasard ? ), je suis terriblement allergique aux chats. Mais malgré mes rafales d’éternuements, j’éprouve une réelle admiration pour leur élégance, leur souplesse, leur beauté et leur indépendance d’esprit. Les chats me font l’effet de bêtes sauvages qui se déguiseraient à leur gré en gentils compagnons inoffensifs mais un coup de griffe ravageur est toujours possible… Je me suis donc plongée dans le monde des chats, découvrant, fascinée, le « chat nu » ou sphynx, qui estt peut-être une solution aux allergies ? J’ai aussi été passer une journée au Ô Chat Roi, la pension « haut de gamme » que possède ma cousine Sylvie, non loin de Toulouse. Je l’ai suivie de « chambre » en « chambre », tandis qu’armée d’une brosse contre les poils, d’une pelle à crottes, d’un vaporisateur de vinaigre et d’un lourd sac de croquettes à la sardine, elle inspectait les lieux, désinfectait les abreuvoirs, brossait coussins et couvertures tout en prodiguant caresses et douces paroles à ses pensionnaires. À la fin de la journée, j’avais largement de quoi imaginer La Dolce Vie d’Chat, la pension pour chats où se noue l’intrigue de ce Totems 3 !

La 4e de couverture
A la Dolce Vie d’Chat, la pension pour chats tenue par la famille de Titouan, le printemps est agité. L’arrivée d’un nouveau pensionnaire, très particulier, met notre joyeuse troupe sur les dents. Pire encore, la nuit suivante, des chats disparaissent… Voici un nouveau défi pour nos héros, qui devront utiliser les pouvoirs des totems pour mener l’enquête.

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LADISLAW

À quoi bon, tout cela ?
Ces hommages dérisoires à ma beauté… Ces « jouets » imbéciles. Une souris en fourrure. Des poissons derrière une vitre, que jamais je n’attraperai. Des images plates et inodores qui défilent sur un écran mort. Qui croit-on tromper ? Moi ?
La créature s’agite encore dans la cuisine. Cette… Nanny. Par Bastet ! Son odeur de citron est atroce. Elle va m’apporter à manger, c’est son heure. Elle répandra au salon d’immondes senteurs qui me couperont l’appétit. Encore du saumon. Ou du blanc de poulet. Ou du foie. Celui d’hier était trop grillé. Je l’ai seulement reniflé. S’ils s’imaginent que je tolère des nourritures imparfaites !
Je suis las, si las. Pourtant, mon précieux sommeil s’enfuit…

Je les entend, dans les profondeurs de la maison. Madame qui donne des ordres que personne n’écoute. Mademoiselle, unique habitante de son monde minuscule. L’arrogant Petit Monsieur, qui croit tout savoir.
Monsieur n’est pas là. Il ne rentre que la nuit. Parfois, au matin seulement, traînant un sillage d’argent, d’alcool et de fumée.
Ils préparent des valises. Ils vont partir.
Que m’importe ? La maison sera simplement un peu plus grande, un peu plus vide.

Je pourrais me lever, quitter ce fauteuil qui est le mien, pour… disons… regarder par la fenêtre. Je verrai éclore les feuilles des arbres. Il y a du vent aujourd’hui. Certainement, les branches se balancent et l’air sent le printemps. Mais jamais ils n’ouvriront la porte de cette prison. Ou Nanny voudra me passer le collier emperlé et la laisse de cuir nacré. Comme à un chien.
Plutôt mourrir.
Je ne bougerai pas.
Ses pas approchent dans le couloir.
Me cacher. Me cacher où elle ne me trouvera pas. La laisser appeler, appeler, appeler. Jusqu’à ce que j’entende la colère bouillonner sous ses minauderies. « Ladiiislaâââwww ! Venez, Miniouu chéri ! Votre lunch est prêt ! »
Rester caché. Savourer son exaspération pendant que le foie se dessèche. Attendre que Madame chuchote avec un ton de reproche : « Oh, Nanny, vous le faites encore manger froid ! » et sortir de ma cachette d’un air déçu. Terriblement déçu. Voilà peut-être le seul instant qui vaille dans ces interminables et mortelles journées. La cruauté est un plaisir, certes aigu, mais solitaire.

Totems 4

Bons baisers d’otarie

Couverture Sarah Loulendo, éditions Thierry Magnier 2018

Pour apprendre comment dresser une otarie, j’ai passé toute une journée au zoo de Plaisance-du-Touch, près de Toulouse; J’ai choisi un jour de semaine, par un temps un peu pluvieux, pour être sûre d’éviter la foule des visiteurs. J’ai ainsi pu parler longuement avec Charlotte et Claude, les soigneurs des otaries Nelly, Nora et Chloé. Ils m’ont raconté leurs journées, expliqué comment convaincre une otarie de suivre une balle avec son nez, quels soins leur apporter, leurs traits de caractères et mille informations passionnantes que je me suis empressée d’utiliser pour faire vivre Smif, Olga, Daisy et Arhon.

Dans ce quatrième tome, je me suis aussi amusée à faire entrer dans la danse deux nouveaux animaux totems : un aigle et un serpent qui m’ont offert de nouvelles « sensations » littéraires et animales !

La 4e de couverture
Dans quelques jours, Lili-Rose sera sur scène pour un difficile examen de danse. Quelle angoisse ! Quel stress ! Heureusement, elle peut compter sur la bonne humeur et l’énergie de Smif, son totem Otarie, et sur ses amis qui se plient en quatre pour lui venir en aide. Mais tout se complique encore quand ils découvrent deux enfants cachés dans le zoo. Qui sont-ils ? De quoi ont-ils si peur ? Une seule solution : invoquer les totems pour passer à l’action ! De nouveaux animaux totems entrent dans la danse !

Lire un extrait
SMIF

Nom d’un hareng pourri ! Que se passe-t-il ? Le bassin était calme, Fanny et moi jouions à toucher le gros ballon suspendu au-dessus de l’eau. Fanny me donne le top départ : « Jump ! » Je m’élance à fond, je saute, je touche le ballon du nez et je retombe en éclaboussant le plus possible. Fanny crie « Oui, Smif ! Bravo ! » avec une voix contente. Elle lance des poissons dans l’eau, je plonge, je les attrape et je les jette en l’air avant de les avaler d’un coup, miam. Et on recommence. Et voilà qu’arrive ce type qui pue le cigare et qui se croit tout permis. Il parle avec sa grosse voix qui gargouille comme un tuyau rouillé. Fanny lâche le seau de poissons. Elle marche de long en large en agitant ses bras. Ça me hérisse les moustaches. Le type gargouille d’un air mauvais. Je sens que Fanny se fâche pour de vrai. C’est comme une tempête qui s’abat sur le bassin. L’eau se refroidit. Des ondes de colère, comme des vagues, balayent la surface. J’ai peur. Je plonge. Depuis les profondeurs, je vois leurs silhouettes ondulantes. Celle de Fanny, souple comme une algue, celle du type, effrayante comme un orque ! Il s’approche de Fanny ! Il s’approche beaucoup trop ! FANNY ! Je jaillis de l’eau et je glisse jusqu’au type en aboyant de toutes mes forces. ONKR ! ONKR ! ONKR ! Je balance ma tête d’un côté et de l’autre, je claque des mâchoires. Il faut le mordre une bonne fois, celui-là, qu’il apprenne à garder sa place ! Le type recule. Fanny saute entre nous et me tend son poing fermé. Je sais que je dois poser mon nez dessus et ne plus bouger une nageoire. Mais c’est plus fort que moi. J’aboie, j’aboie ! Fanny me repousse vers le box. Elle claque la grille derrière moi.

Me voilà enfermée. Mais je les vois encore. A force de gesticuler, Fanny est toute ébouriffée. Le type gargouille méchamment et puis il s’en va. Bon vent. Oh, mais… Onkr ! En partant, il a jeté son bout de cigare puant dans le bassin !
Je regarde Fanny qui regarde flotter le mégot, les poings serrés, les joues foncées comme de la tripe de sardine.
Rien ne va plus. Déjà, l’autre matin, Daisy est partie. Elle est montée dans le camion et elle a disparu. Quand je sens son odeur, dans son box vide, elle me manque. Fanny dit qu’elle est à la retraite dans un autre zoo. Retraite, ça veut dire plus d’entraînements, plus de spectacles, plus de public. J’espère qu’il y a tout de même encore des poissons. Lili-Rose aussi, elle me manque. Elle vient encore danser avec moi, ça oui. Mais elle est toute bizarre. Tellement bizarre qu’elle ne rigole plus. Et ça, c’est vraiment grave. Oôôônkr…

Totems 5

L’abominable ours des neiges

Couverture Sarah Loulendo, éditions Thierry Magnier 2018

C’est en regardant d’incroyables vidéos montrant l’ours blanc chasser le phoque (voir plus bas) que m’est venue l’idée de cette histoire-là. Et aussi parce les zoos sont peut-être très amusants lorsqu’on les visite une fois de temps en temps mais y vivre, privé de liberté, c’est une autre affaire ! Après tous ces mois de recherches sur les zoos et leurs pensionnaires, j’avais envie, peut-être comme un animal en cage, de prendre la clé des champs pour filer dans le Grand Nord…

La 4e de couverture
Une tempête polaire déferle sur le zoo de la Source. Blizzard, neige, verglas, rien n’arrête Ashi, Kiku, Romaric, Titouan et Lili-Rose qui s’activent pour déblayer les allées du zoo et porter secours à ses pensionnaires. Les cinq amis se préparent aussi à accueillir deux nouveaux arrivés : Amos Qikiqtarjuaq, grand spécialiste mondial des ours polaires, et une magnifique ourse blanche nommée Qanik. Tous espèrent que Nanouk trouvera en elle une compagne et que de petits oursons naîtront bientôt. Mais Kiku le sent, son animal totem n’espère qu’une chose : s’enfuir pour retrouver le Grand Blanc dont il rêve toutes les nuits…

Lire un extrait
NANOUK

Le Rêve du Grand Blanc est revenu cette nuit. Il vient de plus en plus souvent. D’abord arrivent les blancs, en mille nuances. Le blanc immaculé et scintillant de la neige fraiche, le gris perle des vagues figées par le froid, le blanc jaune du soleil de minuit, le blanc rose du couchant. Puis les bleus, le turquoise transparent du coeur de la glace, le bleu-noir de la Grande Nuit où les étoiles scintillent comme des éclats de diamant. Et le rouge sang qui tache la neige et raconte la chasse.
Je marche dans un infini de neige souple. Je marche sur des glaces dures comme du silex ou flottantes comme un marécage. Le vent souffle et lève des nuages de poudre glacée, fantomatique.
Je marche. Nomade sans barrières, sans limites, guidé par les odeurs portées par le vent ou cachées sous la neige.
Je nage aussi. Loin, longtemps. L’eau me porte. L’eau est froide. Il y flotte des débris de glace. L’eau est délicieuse. L’eau est riche de proies.
Un phoque sommeille sur un bloc de banquise à la dérive. Son sang porte les parfums des poissons de l’océan. Sa graisse est la force et la vie. La faim gronde dans mon ventre. L’excitation de la chasse bande mes muscles. Je nage comme une ombre dans les profondeurs bleutées. Soudain, je jaillis dans l’air glacé pour abattre tout mon poids sur le phoque endormi. J’attrape sa nuque dans ma gueule et je sens craquer ses vertèbres. Le blanc se charge d’écarlate.
J’ouvre les yeux.
Je vois le toit de ma grotte de béton. La plage de ciment. Le bassin où je barbotte sous les exclamations des visiteurs. Les murs de la fosse, peints en blanc et bleu pâle pour évoquer la banquise. Ces murs me séparent des humains. Ces murs me séparent du monde. De l’un à l’autre, il y soixante-et-onze pas, que j’ai parcouru des centaines, et des milliers, et des millions de fois sans jamais arriver nulle part.
Je ferme les yeux.
J’attends que le Rêve m’emporte loin d’ici, dans la liberté du Grand Blanc. Un flocon tombe sur ma truffe. Il a l’odeur de la neige pure.

L’ours polaire en chasse…

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Vient de paraître

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